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05 / Améliorer le confort
Pour une approche élargie de la rénovation
La rénovation du bâti, en particulier dans le contexte des logements anciens et populaires, ne se limite pas à une mise aux normes techniques. Elle doit viser un confort durable, adapté aux usages et aux climats présents comme futurs.
Dépliant sorti en 2025
Pour une approche élargie de la rénovation
La rénovation du bâti, en particulier dans le contexte des logements anciens et populaires, ne se limite pas à une mise aux normes techniques. Elle doit viser un confort durable, adapté aux usages et aux climats présents comme futurs.

Habituellement, le confort dans le bâtiment est abordé sous l’angle normatif : température idéale, niveau sonore admissible, éclairement minimal, qualité de l’air. Mais les travaux menés par HABITER2030 montrent qu’il s’agirait d’élargir cette notion pour intégrer l’expérience réelle des usagers.
Isoler, ventiler, adapter : Souvent, le bâti ancien souffre d’un manque d’isolation thermique, d’infiltrations, ou d’inconfort d’hiver comme d’été. L’enjeu réside dans l’élaboration de solutions efficientes, respectueuses de l’existant et en accord avec les usages faits des bâtiments. Associer un apport d’isolation à une meilleure gestion des occultations permet de garantir une stabilité thermique tout au long de l’année.
Accroître les gains énergétiques : Offrir la possibilité pour les occupants de couvrir les frais liés aux dépenses énergétiques par l’amélioration des performances du bâti, de la rénovation, de l’isolation, d’innovations “low-tech”.
Favoriser la lumière naturelle et les ambiances visuelles : Il est courant que l’apport lumineux naturel se limite au nécessaire dans les espaces clos-couverts. Pourtant, le lien entre espace, bâti et lumière est loin d’être négligeable dans l’expérience de l’usager. Apporter plus de lumière ou mieux la contrôler est un point à questionner lors de la rénovation.
Absorber les nuisances : Parfois négligé, le confort acoustique – lié à la capacité d’absorption sonore de l’enveloppe du fait de son isolation phonique – conditionne l’existence ou la coexistence d’usages au sein d’un même ensemble bâti, d’un îlot voire d’un quartier. Rénover pour densifier ne peut s’imaginer sans anticiper les nuisances engendrées et les moyens d’y parer.
Penser le confort à toutes échelles : L’enjeu de l’adaptation du bâti existant pour l’accessibilité physique inclusive des usagers révèle qu’au-delà des cadres normatifs établis subsistent des questions d’ergonomie, de fonctionnalité ou encore de modularité, qui tendent à dépasser les murs des logements pour s’étendre aux espaces extérieurs.
Pour HABITER2030, les projets de rénovation prennent en compte des inconforts cumulés : surchauffe l’été, bruit diffus, courants d’air froids, lumière insuffisante, humidité stagnante… Des gênes souvent négligées mais qui affectent fortement la durabilité du bâti et la qualité de vie des usagers.
Isoler, ventiler, adapter
Le confort thermique est une priorité dans la rénovation. Il ne s’agit pas seulement de baisser la consommation énergétique, mais de garantir une stabilité thermique été comme hiver qui soit agréable pour l’usager. Cette régulation, la plus passive possible, se fait avec la mise en œuvre d’enveloppes performantes.
Rénostandard Le projet applique les enseignements du démonstrateur Solar Decathlon Europe 2019 : enveloppe compacte, menuiseries performantes, doublage en fibre de bois, ventilation naturelle traversante afin d’ajuster les températures localement, selon les usages, avec des rideaux thermiques et des régulations pièce par pièce.
MPP#2 À Tergnier, un travail sur les orientations et les apports solaires passifs a permis des gains thermiques sans dispositif complexe. Des vérandas solaires agissent comme tampons thermiques. Sur Petit Maroc, l’isolation en laine de bois, associée à une gestion des occultations et à une PAC air-eau, a permis d’améliorer le confort hiver comme été.
MPP#3 Ferme des Vanneaux Les équipes ont étudié les bâtiments en pierre et en brique pour mettre en œuvre une isolation intérieure biosourcée, associée à une inertie conservée. Des simulations ont montré que le confort d’hiver pouvait être assuré à 19°C avec une régulation passive, tout en évitant les risques de surchauffe l’été grâce à des protections solaires.
Le confort thermique passe aussi par des gestes simples : banc chauffant à accumulation dans le séjour, poêle à inertie lente, boucliers végétaux contre la chaleur estivale. Ces éléments sont pensés à partir de l’usage et non uniquement de la technique.
Absorber les nuisances
Le confort acoustique est souvent le parent pauvre des sujets de rénovations. Or, les nuisances sonores dégradent fortement la qualité de vie. Plusieurs Méta Plateau Projets ont proposé des solutions techniques et spatiales pour les résoudre :
Fosse 12 Les planchers bois ont été désolidarisés pour limiter la transmission des bruits d’impact.
Tergnier Des doublages isolants ont été intégrés aux murs mitoyens en limitant la perte de surface utile.
Lambersart Les zones de repos sont disposées en retrait des zones d’activité, et séparées par des sas filtrants ou des pièces tampons (rangements, sanitaires).
L’usage de matériaux absorbants (liège, textile, panneaux bois perforés) le plus possible bio ou éco-sourcés permet d’éviter la réverbération dans les grandes pièces ou d’un espace à un autre.
Favoriser la lumière naturelle et les ambiances visuelles
Le manque de lumière naturelle peut-être source de fatigue, de stress et d’inconfort. L’étude du diagramme de Givoni réalisée dès le MPP#1, permettant de mesurer la qualité du confort perçu dans les différents scénarios de rénovation, révélait déjà sa nécessaire prise en compte au même titre que la stabilité thermique. Des dispositifs simples peuvent être imaginés pour éclairer naturellement les intérieurs, filtrer, orienter ou atténuer la lumière selon les besoins.
Les hypothèses explorées dans les MPP et Solar Decathlon Europe proposent la mise en place de fenêtres traversantes pour créer des percées visuelles dans les maisons mitoyennes ; de puits de lumière et trémies dans les parois horizontales ou planchers (Fosse 12 / combles aménagés) ou encore plus ponctuellement de parois claires, mobilier bas, plafonds réfléchissants.
MPP#2 TERGNIER (Pellée) Les serres bioclimatiques créent une véritable zone tampon thermique et lumineuse, complétant une approche par logement traversant qui favorise la lumière naturelle et les perspectives visuelles apaisantes. Des systèmes modulaires sont également testés pour permettre aux habitants de filtrer, orienter ou atténuer la lumière selon leurs besoins : volets persiennés, stores textiles, brise-soleils mobiles, rideaux semi-transparents.
MPP#4 Requalifier les espaces publics sur le site de Lambersart passe aussi par le désenclavement visuel : ouverture de perspectives, aménagement de transitions douces (ferme Grébert et halles), ombrage maîtrisé pour éviter l’éblouissement avec un apport lumineux naturel.
Penser le confort à toutes échelles
Le confort passe aussi par la fluidité des gestes quotidiens : se mouvoir, utiliser, ouvrir, ranger, etc. à l’intérieur du logement jusque dans les espaces extérieurs : végétalisation des abords, microclimats, accessibilité piétonne.
Tous projets confondus, les équipes ont prêté attention à la qualité fonctionnelle des espaces rénovés :
• Accessibilité : largeurs de passage, plain-pied partiel, barres d’appui, éclairage au sol.
• Modularité : cloisons mobiles, alcôves, portes coulissantes, mobilier transformable.
• Ergonomie : hauteurs de plans de travail, position des interrupteurs, largeur des marches.
SDE19 Au-delà de la RT2012 (temporalité d’usage, cycles jour/nuit, occupation intermittente, etc.), le démonstrateur met en valeur l’adaptabilité, de la réversibilité des espaces et des équipements, en lien avec la vie quotidienne (mobilier multifonction, mutualisation d’usages).
MPP Les projets de requalification des sites de la Fosse 12 [MPP#3], Tergnier ou Lambersart [MPP#4] complètent l’action sur le bâti en mettant en avant la création de zones ombragées, la limitation des ilots de chaleur et la lutte contre les nuisances acoustiques par la végétalisation.
EUCF Déploiement de rendez-vous collectifs pour poser des diagnostics partagés, et sensibiliser à la notion de “confort global” : température, bruit, lumière, humidité, agencement des espaces, etc. montrant que les solutions groupées favorisaient aussi le partage d’expériences d’usages entre voisins.
L’objectif est de faire des lieux où l’on se sent à l’aise sans y penser, où les espaces répondent aux rythmes et besoins divers des habitants.
Privilégier l’utilisation de matériaux sains, de techniques sobres et de dispositifs passifs pour améliorer le confort dans la rénovation du bâti, c’est un pari que fait HABITER2030 pour répondre aux besoins réels, prévenir les nuisances, valoriser les ambiances, et permettre une meilleure appropriation du bâti rénové.
Viser un confort global, résilient et atteignable pour tous sans systèmes complexes ni suréquipements produirait des architectures qui durent, des usagers qui restent, et une transition énergétique compatible avec une certaine qualité de vie. Cette rénovation confortable, capable d’anticiper les besoins, de s’ajuster aux perceptions, et de rester vivable à long terme, suppose toutefois :
- Une approche par la maquette sensible autant que par les calculs,
- Une écoute usagère permanente pour ajuster les solutions aux pratiques,
- Une capacité à combiner les performances techniques à l’expérience sensorielle des lieux.
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