Accueil | HABITER2030 – Vie de l’association | 06 – Favoriser le bien-être
06 / Favoriser le bien-être
Habiter mieux, ensemble et durablement
Par-delà l’amélioration des performances, une rénovation durable se doit de rendre les lieux de vie plus sains, plus adaptables, plus ancrés dans la vie quotidienne des habitants. Et si le bien-être ressenti dans un bâti rénové résultait aussi d’une écoute préalable des usages, de la qualité sensorielle et du soin porté à l’habitabilité ?
Dépliant sorti en 2025
En savoir plus sur nos projets qui rendent accessible
Habiter mieux, ensemble et durablement
Par-delà l’amélioration des performances, une rénovation durable se doit de rendre les lieux de vie plus sains, plus adaptables, plus ancrés dans la vie quotidienne des habitants. Et si le bien-être ressenti dans un bâti rénové résultait aussi d’une écoute préalable des usages, de la qualité sensorielle et du soin porté à l’habitabilité ?

Le bien-être est une notion subjective et multidi-mensionnelle, qui ne se laisse pas facilement traduire en normes techniques. Favoriser le bien-être, c’est penser l’espace habité, usité, comme un lieu de soin, d’épanouissement et de renforcement de lien social. Les réflexions menées par HABITER2030 et ses partenaires interrogent les usages réels, les rythmes de vie, les besoins sensoriels et relationnels dans le bâti rénové.
Des espaces adaptés aux usages : L’adaptabilité du bâti – et plus particulièrement du logement – est à penser pour ses résidents, selon des configurations types (seul, en couple, famille, intergénérationnel, collocation, coworking, etc.), à l’aide d’espaces capables, modulables, donc résilients.
Matériaux et ambiances : Le bien-être passe aussi par les ressentis résultant d’une mise en œuvre judicieuse de la matière dans son rapport aux sens : sons, lumière, toucher. Température de surface, absorption sonore, couleur, texture, accroche de la lumière naturelle… Autant de composantes à considérer pour créer des ambiances douces, tamisées, rassurantes pour l’usager.
Réparer les liens : La dimension inclusive et participative est récurrente dans les sujets traités par l’association. Les habitants et usagers se voient offrir un rôle plus actif en amont (audits), durant (auto-réhabilitation accompagnée) et en aval (bilan) des projets de transformation de leur cadre de vie. Cette appropriation est porteuse de fierté, d’autonomie, et renforce leur lien au quartier.
Des architectures qui soignent : Penser une rénovation qui prend soin des usagers, c’est reconnaître le pouvoir des lieux sur la santé physique, psychique et sociale. Cela suppose des formes ouvertes, des seuils multiples, des transitions douces entre intérieur et extérieur. Le soin, ici, est une véritable écologie de l’attention.
La démarche d’HABITER2030 s’attache à placer l’usager au centre du processus de rénovation, en partant de son expérience sensible de l’espace. Des méthodes de co-conception menées sur sites permettent de capter des dimensions souvent absentes des diagnostics classiques et ainsi proposer des pistes pour une rénovation plus attentive.
Des espaces adaptés aux usages
Le bien-être passe par l’adaptabilité des espaces à la vie réelle : transformer un lieu selon le moment (travail, repos, convivialité), régler les ambiances, s’isoler ou s’ouvrir. Ce besoin d’ajustement est vu déterminant pour l’équilibre ressenti des usagers dans leur quotidien vécu.
MPP#2 Petit Maroc : Proposition des étudiants d’éloignement des espaces bruyants, de zones tampons entre intimité et sociabilité, points de vue protégés. Une attention particulière a été portée aux transitions entre espaces chauffés et non chauffés, entre privatif et semi-public. Les rénovations proposent des extensions et réhausses des bâtis existants pour s’adapter aux profils habitants.
MPP#3 Ferme des Vanneaux : Dans un contexte de co-usage par des salariés, de personnes en réinsertion par l’activité et d’hébergés d’urgence sur site, sont pensés des plans réversibles, modulables, favorisant l’appropriation selon les profils. Les pièces sont dimensionnées pour permettre plusieurs fonctions, avec des systèmes de cloisons mobiles. Des tests de mobilité ont été menés avec des scénarios d’occupation variable, permettant d’identifier les zones de tension ou de sur-sollicitation.
Rénostandard : Une approche par des gestes architecturaux simples (mobilier fixe, rideaux thermiques, cloisons filtrantes) qui permettent à l’habitant d’ajuster son cadre de vie au fil de la journée et des saisons.
Des architectures qui soignent
Les projets de réhabilitation les plus attentifs montrent que l’architecture peut soigner : les seuils d’accès confortables, les pièces traversantes, les jardins protecteurs, sont autant de gestes pour accompagner la vie et les vécus. Dans tous les Méta Plateau Projets, les étudiants ont travaillé sur la «poésie de l’usage» : banc sous un arbre, niche lumineuse, alcôve de lecture. Ces attentions fines ou «care design» produisent du soin apporté aux usagers.
MPP#4 Lambersart : Les serres adossées en double-façade de la ferme Grébert deviennent des micro-climats favorables à l’apaisement. Elles permettent de réguler les ambiances intérieures. Des hypothèses d’occupation suggèrent qu’elles seraient utilisées différemment selon les publics, renforçant leur rôle pour l’inclusivité des lieux.
Rénostandard : Le projet met concrètement en avant un potentiel d’aménagement minimaliste mais à fort impact (bancs chauffants, seuils tampons, puits de lumière) pour construire des atmosphères bienveillantes. Ces choix ont été guidés par des retours d’usage lors de visites de maisons test.
EUCF : Les ateliers collectifs menés ont contribué à faire du bien-être ressenti à terme un véritable moteur de déclenchement de la rénovation.
Matériaux et ambiances
Les ambiances architecturales jouent un rôle central dans la qualité de vie au quotidien, par l’ancrage et le ressenti des usagers. Elles s’établissent par la combinaison d’éléments tangibles (matériaux, couleurs, textures, sons, températures) et des renvois à l’intangible (mémoires, imaginaires, atmosphères). Les matériaux bio et géo-sourcés ainsi que ceux de réemploi peuvent justement affecter l’expérience sensible des lieux, par les qualités sensorielles ou mémorielles qui leurs sont propres.
SDE19 : Le prototype a permis de tester des dispositifs de modulation sensorielle : régulation hygrométrique par l’utilisation de matériaux naturels (terre, bois, textile), gestion douce de la lumière, neutralisation des bruits parasites, etc. pour une ambiance douce et contrastée, qui ne surstimule pas les perceptions des habitants.
MPP#2 TERGNIER : Cours intérieures, jardins partagés, seuils végétalisés permettent de recréer des lieux d’habiter intimes et familiers. La mise en valeur des cheminements quotidiens (du portail au palier, de la cuisine au jardin) a été déterminante pour concevoir les abords comme des «résonateurs» de bien-être.
MPP#3 FOSSE 12 : Une attention particulière a été portée aux matériaux mis en œuvre : enduits à la chaux, murs en briques apparentes, usage de bois non traité. Les ambiances sont conçues pour être accueillantes, apaisantes, liées au passé minier du lieu. En sus de la requalification des planchers existants, l’acoustique y a été traitée grâce à des parois filtrantes en textile tendu.
Réparer les liens
Les projets imaginés, et plus particulièrement les Méta Plateau Projets, ont montré que le bien-être ne se joue pas uniquement à l’intérieur du logement, mais aussi dans les espaces collectifs, les seuils, les abords, et les modes d’imagination, de rénovation et de gestion partagés. L’hospitalité architecturale dépasse l’habitat individuel pour embrasser des formes de sociabilité locales.
EUCF : La dynamique de rénovation groupée testée est aussi un support de lien social : entraide, transmission de savoirs, partage de bons plans. Le bien-être devient une production collective. La création de «réseaux de confiance» entre voisins a été identifiée comme une condition clef du succès de la dynamique partagée de rénovation.
MPP#2 TERGNIER : Les habitants ont été associés au projet par une démarche de co-diagnostic urbain : relevés sensibles, parcours commentés, maquettes participatives. Ce type d’engagement renforce le sentiment d’appartenance et de bien-être collectif. Il permet également de rendre visibles les «marges de vie» peu visibles (vieillesse, solitude, handicaps) pour mieux les prendre en compte dans le projet de rénovation.
MPP#4 LAMBERSART : Les halles municipales sont repensées comme des tiers-lieux : cuisines collectives, salles d’activités, serres communes. Ces lieux hybrides créent du lien et valorisent les capacités d’initiative locales. Les étudiants ont mené des observations in situ pour identifier les zones de frottement ou de rencontre, servant à calibrer les usages attendus.
Confort et bien-être sont les deux piliers d’une rénovation plus juste, pas uniquement basée sur des indicateurs réglementaires ou des critères mesurables, mais qui entre en résonance avec les lieux et ses usagers, transformant le bâti existant en véritable milieu de vie.
En croisant expérimentation pédagogique, engagement technique, implication habitante et créativité archi-tecturale, les travaux menés par l’association convergent vers une nouvelle façon de penser la réno-vation : comme soin porté aux lieux, aux corps, aux vies. Le confort et le bien-être deviennent les conditions d’une rénovation plus juste et durable, traçant un chemin opérationnel et sensible pour l’habiter de demain. Cette «écologie du soin» tend à réconcilier :
Qualité constructive : spatiale, matérielle comme normative,
respect des usages comme des ressources environnementales,
qualité de la prise en compte de d’expérience habitante au même titre que le cahier des charges technique.
En croisant expérimentation pédagogique, engagement technique, implication habitante et créativité archi-tecturale, les travaux menés par l’association convergent vers une nouvelle façon de penser la réno-vation : comme soin porté aux lieux, aux corps,
Favoriser le bien-être
Favoriser le bien-être version EN